La cabane, fin prête à essaimer sur la Gâtine
À La FabriK de Château-Bourdin, le projet « Nos cabanes » prend corps avec ses récits d’ici pour essaimer sur douze lieux en Gâtine, puis au festival Ah ?.
Déjà tout imprégnée des imaginaires gâtinais, ce n’est pas un hasard si l’on a choisi pour ossature de la fameuse cabane le châtaignier des barrières de nos champs. Depuis jeudi et jusqu’à ce dimanche, avec la résidence de la compagnie poitevine l’Homme debout (1) à La FabriK de Château-Bourdin (Saint-Pardoux-Soutiers), on est passé au concret : beaucoup d’habitants sont venus déposer des planches à leur nom et même les écoliers de Saint-Pardoux s’y sont collés jeudi. On peut encore participer jusqu’à dimanche.
Voici donc la cabane debout, prête à être séparée en quatre pour être essaimée sur toute la Gâtine en embarquant au passage le fruit des collectages, ces histoires et récits locaux qui constitueront la création du spectacle final du festival Ah ?, le 14 mai 2023.
« Nous appuyer sur le PNR de Gâtine… »Ce projet, soutenu à hauteur de 39.000 € (avec le pré-achat du spectacle) par chacun des quatre coproducteurs, dont les Parthenaisiens de Ah ?, avait donné lieu à une réunion publique à La FabriK, rappelez-vous, c’était en novembre 2021. Soutenu entre autres par l’agence régionale culturelle Oara, ledit projet volera à travers la Nouvelle-Aquitaine, sur cinq lieux où la compagnie l’Homme debout tressera ces aventures à taille humaine. Et même jusqu’au Creusot (Saône-et-Loire). Reste à trouver les points de chute des douze endroits où l’on posera les quatre parties de cette singulière cabane détachable, en transhumance en Gâtine. « Nous voulons nous appuyer sur le PNR de Gâtine poitevine en préparation. L’idée sera de lancer un appel aux habitants ou aux communes pour trouver les douze lieux en trois rotations, à la fin du printemps 2022, à l’hiver suivant et au printemps 2023 », détaille Yvan Griffault, directeur de l’association culturelle Ah ?, qui imagine aussi un géocaching à l’échelle du territoire sur ces « spots » de la fameuse cabane.
Un gros travail de médiation en plus, la venue déjà prévue aussi aux Cordeliers de la compagnie l’Homme debout en résidence du 9 au 15 mai 2022 pour le chantier public de la marionnette du spectacle font que « cette cabane est déjà inspirée », pour reprendre l’expression de François, l’un des artistes ma- nipulateurs de marionnettes chez l’Homme debout : « À chaque endroit, l’idée est de fédérer et de trouver une quinzaine de personnes qui nous racontent leur territoire pour nourrir le récit et le spectacle en création ».
Comme chez Benoît Mousserion, directeur artistique de la compagnie l’Homme debout à la genèse de cette idée, c’est fou combien le thème de la cabane a refleuri lors de notre premier confinement. La cabane, ce sont aussi nos profondeurs intérieures. Un rêve au présent. Comme dans ce génial immense-petit Traité de la cabane solitaire d’Antoine Marcel où, après avoir couru le monde pour s’en construire une dans ses Causses, l’auteur zen nous invite à vivre l’instant présent, arguant que « le désir et le rêve sont à la base de l’accomplissement de toutes choses ». Ni les artistes poitevins de la compagnie l’Homme debout ni leurs homologues parthenaisiens de Ah ? ne vous diront le contraire.
(1) Les créateurs de la fameuse marionnette géante d’osier Mo que les Parthenaisiens connaissent bien désormais.